La bibliothèque municipale de Prague, ou pour les plus vaillants d’entre vous la : Městská knihovna v Praze (la prononciation de ces mots pour les non initiés est fortement déconseillée, risques de rupture tendineuse de la langue).
Commençons par contextualiser. Après vingt heures de bus, les Macareux se posent à Prague. Il n’a pas fallu longtemps pour que nous tombions amoureux de cette ville-trésor. Chaque bâtiment avait quelque chose d’unique et le tout nous offrait une harmonie colorée. Nous sommes envoûtés par la richesse culturelle de la ville, le temps n’a plus d’emprise sur nous et nous flânons dans les rues, nous nous perdons dans ces quartiers avec parfois une halte sur le marché de Noël pour reprendre des forces. Quand la nuit tombe, c’est bière tchèque au programme avec un livre.
Après quelques jours, nous nous mettons en quête de la knihovna municipale.
Nous avons hâte d’entrer. Ce bâtiment se veut comme un complexe culturel, un lieu de vie. Nous prenons un café et une part géante de gâteau au petit café à côté de la bibliothèque. Nous remarquons qu’il y a aussi une salle de concert. Mais ce qui nous a frappé — et nous ne sommes pas les seuls vu le nombre de photos sur Google Images lorsqu’on recherche “municipal library of Prague” — c’est cette tour de livres. Une sculpture ouverte qui cache à l’intérieur un miroir qui donne une impression vertigineuse quand on s’y plonge. Difficile à décrire, les photos seront sûrement plus parlantes :
Je vais pas vous promettre que j’ai tout lu…
Nous continuons notre visite. Des étiquettes sont appliquées pour définir le genre d’un livre, une signalétique amusante et surtout universelle, bien pratique pour nous.
La première salle est spacieuse et les collections bien aérées, c’est très agréable de s’y promener. Si le mobilier est un peu daté, on profite en revanche de la luminosité des salles. Sur les mezzanines, on trouve des places pour le travail à proximité des grandes baies vitrées. Je suis peut être moins enjoué par les plantes disposées un peu partout, sans pour autant pouvoir mettre des mots sur cet avis. Je vous laisse juger par vous-mêmes.
En revanche, nous avons beaucoup apprécié certains espaces : un petit coin piano, un lecteur de vinyles et de CD, des assises originales dans le coin jeunesse et surtout un petit coin pour les enfants qui peuvent se déguiser et incarner les personnages de leurs lectures ou simplement de leur imagination …
C’est une très bonne idée. Et à dire vrai, si les costumes avaient été à ma taille j’en aurais bien enfilé quelques un. Un macareux déguisé en aigle royal, c’est quand même sacrément classe.
La bibliothèque a un point fort, très fort même. Elle semble s’assumer comme un lieu de vie et d’échange, propose des activités, des espaces pour tous, et même une imprimante 3D. Il y en a pour tout le monde ! Si je vous assure ! Même pour les français, regardez :
Ce qu’on adore aussi ce sont les fauteuils marrons. Pas la couleur non, ce serait trop simple…
C’était donc une très belle découverte. On a ressenti cette volonté de dynamiser un lieu, de faire plus qu’un sanctuaire littéraire. Nous n’avons pas vraiment pu juger de l’efficacité des actions parc que nous étions dans une période creuse de l’année lors de cette visite mais nous ne doutons pas du succès de cette bibliothèque.
Dans la même journée, sous une pluie torrentielle, le seul jour de mauvais temps de la semaine nous avons visité une autre bibliothèque très différente, la bibliothèque nationale de la République Tchèque. Elle siège dans le Klementinum. Le Klementinum n’est pas une version miniature d’une Orangeum, (facile), c’est un complexe de bâtiments qui abrite la bibliothèque nationale tchèque, des églises et une belle tour astronomique. Malheureusement on ne pourra pas vous fournir des photos personnelles car les prises de vues n’étaient pas autorisées. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est qu’il n’y avait pas de siège en forme de marron.
Mais grâce à Wikipedia on peut vous montrer que ça ressemble à ça :
C’est magnifique, et j’aimerais que l’image puisse retranscrire le parfum de cette salle, le parfum des livres si particulier mêlé à celui du bois. Nous étions ébahis et émus devant cette salle splendide, et si calme. Nous nous sommes fait la réflexion que certains endroits, comme les vieilles bibliothèques avaient le même pouvoir apaisant des vagues qui caressent à leur rythme les plages, le même pouvoir que les forêts aux milles verts et leur mélodie particulière. Nous aurions pu rester des heures à contempler cette longue salle pleine de savoirs… Mais chacun son tour.
Pas si grave, les rues de Prague nous attendaient pour nous régaler encore par leurs richesses.